En juillet 2022, je suis retournée participer, pour la 3ème fois, au Séminaire International Kodály à Kecskemét. Mes deux précédents séjours sur place avaient eu lieu en juillet 2017 et juillet 2018.
Pourquoi avoir souhaité renouveler l’expérience ?
Ma rencontre avec le concept Kodály en 2016 a été, comme disent les anglo-saxons, « a life-changing experience », une expérience qui change la vie !
En effet, cette approche de la musique, totalement différente de ce que j’avais connue depuis mon apprentissage du piano dès 5 ans et et ma formation musicale en conservatoire à partir de l’âge de 7 ans, m’a ouvert des accès insoupçonnés pour comprendre la musique à partir de sa solmisation et non des notes en hauteur absolue, la décortiquer avec ses phrases musicales, ses formules rythmiques et tournures mélodiques, la vivre par le mouvement, le tout d’une manière positive, ludique et grâce au chant, selon des idées mises en oeuvre de manière internationale : j’ai tout de suite adhéré au concept ! Je me suis donc formée en France, en Angleterre et en Hongrie, grâce à de nombreux stages animés par différents pédagogues et à des observations de cours !
Depuis cette « découverte », je propose, dans une structure que j’ai créée, des ateliers hebdomadaires pour les enfants de 0 à 7 ans inspirés principalement par le concept Kodály.
Comme la plupart des pédagogues, parfois seule dans ma pratique professionnelle, je ressens le besoin de me « ressourcer », au sens littéral, revenir à la source et qu’est-ce que la source… si ce n’est un séminaire Kodály dans la ville natale de Zoltán Kodály ! (J’ai d’ailleurs beaucoup de mal à envisager d’aller ailleurs que dans un séminaire Kodály!)
Cette troisième expérience a été à la fois dans la continuité des précédents séminaires et en rupture avec le passé.
Tout d’abord, qu’est-ce qui a été similaire avec mes précédentes expériences ?
J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir:
- un séminaire très dense avec 7 heures d’atelier chaque jour, du lundi au vendredi pendant 2 x 5 jours ;
- un déroulé de journée semblable commençant par une heure de chorale, deux heures de formation musicale, des ateliers plus ludiques comme les « singing games » ou la mise en œuvre de la pédagogie Kokas, et des ateliers de pédagogie Kodály à destination des différents publics ;
- une formidable pédagogie mise en œuvre à notre attention partant de la pratique pour aller dans un second temps vers un décorticage plus théorique de ce qui a été fait précédemment ;
- des formateurs d’excellente qualité à la fois hongrois, écossais ou australiens : cours de formation musicale et pédagogie Kokas avec Katalin Körtvési, pédagogie pour les enfants avec Borbála Szirányi, singing games avec Lucinda Geoghegan, pédagogie pour les adolescents et conduite de chorale avec James Cuskelly ;
- des concerts de qualité tous les soirs, accessibles gratuitement pour tous les stagiaires Kodály ;
- une ambiance détendue et conviviale entre les stagiaires, professeurs de musique du monde entier venus pour se former ;
- une mode de vie agréable pendant deux semaines dans cette charmante ville au centre piétonnier et verdoyant qu’est Kecskemét et au coût de la vie nettement inférieur à la France ;
- la visite de Budapest, le week-end lorsque le séminaire est en « off » !
Et maintenant qu’est-ce qui fut différent cette année ?
Il s’agissait du premier séminaire post-Covid et celui-ci n’a rassemblé qu’une quarantaine de personnes contre près de 150 personnes dans le passé. Ce petit effectif, en comparaison de ce qui se faisait habituellement, a donc eu un impact sur l’organisation du séminaire.
Nous avons eu accès à un programme « commun » pour tous les stagiaires, répartis simplement en 2 ou 3 groupes, (de niveau pour les cours de formation musicale et de direction de chœur). Ainsi, j’ai pu découvrir la proposition de James Cuskelly pour enseigner la musique aux adolescents ou diriger une chorale même si, à ce jour, je n’enseigne pas auprès d’adolescents ou je ne dirige pas de chorale ! Les enseignements recueillis dans ces cours sont, dans tous les cas, bénéfiques pour son propre développement musical et les idées recueillies sont transposables dans d’autres situations d’enseignement.
Parmi les autres différences liées à notre petit effectif : nous n’avons pas effectué de vrai « concert » de fin de séminaire avec la chorale et nous n’avons pas eu la chance de pouvoir observer des cours pour les enfants faits de manière publique ! J’avais beaucoup aimé cela en 2017 ! Mais ce n’est que partie remise, j’en suis sûre !
Pour conclure, je suis revenue comme les fois précédentes, enthousiaste et ravie de mes deux semaines de séminaire. Convaincue plus que jamais du bienfait du concept Kodály, j’ai glané, comme toujours, des outils pratiques, des idées et de la motivation pour faire progresser ma pratique professionnelle !
Alors pourquoi s’en priver ?